La méthode de Méliné d’apprentissage du calcul avec Nambarz pour le cycle 3 (cm1-cm2)
Dans le cadre de son Master MEEF, Méliné a travaillé dans son mémoire sur “la place du jeu dans l’apprentissage du calcul en élémentaire”. Dans ce mémoire, elle a expérimenté Nambarz et a mis en place une méthode ingénieuse de l’apprentissage du calcul mental avec l’aide de ce jeu.
Nous consacrons cette page à une interview dans laquelle Méliné délivre les détails de cette expérimentation et de sa méthode d’apprentissage du calcul mental avec l’aide de Nambarz. Cette méthode est un modèle pratique prêt à l’emploi à mettre en place dans vos classes.
Pouvez-vous vous présenter et expliquer votre travail ?
Je m’appelle Méliné et je suis en Master MEEF dans le but de devenir professeur des écoles. Dans le cadre de mes études, j’ai réalisé cette année un mémoire portant sur la place des jeux dans les apprentissages mathématiques à l’école. Dans les programmes et dans des articles de recherche, le jeu est cité comme un outil efficace pour les apprentissages, et on sait également qu’il a une place importante dans le développement de l’enfant. Je me suis alors servie de Nambarz pour voir en quoi le jeu pouvait permettre de travailler le calcul.
Pourquoi avoir choisi le jeu Nambarz ?
À la fin de ma licence, j’ai fait un stage de traduction et de communication pour Nambarz. Lors de ce stage, j’ai vu que les professeurs qui avaient testé le jeu dans leur classe avaient fait des retours positifs concernant la motivation des élèves à pratiquer le calcul mental de façon ludique. J’étais alors très curieuse de l’utiliser moi-même en classe pour voir comment travailler le calcul avec.
Dans quelles mesures Nambarz allie le jeu et l’apprentissage ?
Le but de Nambarz est de terminer le premier ses cartes. Ce concept de rapidité constitue un ressort ludique en mettant en jeu une compétitivité entre les joueurs pour gagner. Aussi, un des principes du jeu est de vérifier les calculs de chaque joueur pour repérer les éventuelles erreurs des uns et des autres, ce qui responsabilise les élèves et leur permet de rester concentrés sur le jeu continuellement, et pas seulement quand c’est à leur tour de jouer. Pour jouer à Nambarz, les élèves doivent également utiliser leurs connaissances en calcul, et donc réinvestir ce qu’ils ont appris pour gagner, il permet de travailler les automatismes de calcul en utilisant des faits numériques tels que les tables d’opérations.
Comment avez-vous utilisé le jeu ?
J’ai utilisé Nambarz dans une classe de CM1-CM2 dans laquelle j’ai fait un stage et j’ai décidé d’adapter les règles du jeu pour réellement cibler les apprentissages des élèves. J’ai retiré tous les jokers du jeu et les élèves devaient obligatoirement poser des cartes par calcul (j’ai donc enlevé la notion de concordance). Aussi, les élèves étaient autorisés à poser des cartes « chiffres-symbole » et « chiffres-dessin » dans un même calcul, sans distinction.
Comment avez-vous mené la séquence autour du jeu Nambarz auprès d’élèves du cycle 3 ?
La première séance avait pour objectif de laisser les élèves s’approprier le jeu tel que je l’ai adapté. Après une présentation du jeu et des règles au tableau, les élèves ont été répartis selon leur niveau en mathématiques pour qu’ils puissent avancer au même rythme dans chaque groupe. Pendant que les élèves jouaient, mon rôle était simplement d’intervenir si on me le demandait, mais je n’avais pas besoin de valider leurs calculs puisque les élèves le faisaient eux-mêmes.
La deuxième séance servait à détacher les élèves du jeu de cartes pour revenir doucement à une fiche d’exercices. À l’aide de trois cartes données, ils devaient faire des calculs pour trouver le résultat d’une autre carte donnée. On a fait une mise en commun à la fin, pendant laquelle on voit ensemble qu’il existe plusieurs solutions pour décomposer un nombre par le calcul.
Exemple d’un exercice : Décomposer les nombres par le calcul (consigne : Utilise toutes les cartes de la colonne du milieu pour trouver le résultat de celle de gauche).
La troisième séance était aussi basée sur une fiche d’exercices, mais cette fois-ci, elle servait à décontextualiser le jeu. On ne parle plus des cartes et du jeu, mais simplement de nombres.
Exemple d’un exercice : Représenter les nombres de différentes manières (consigne : en utilisant 3 nombres de ton choix entre 1 et 10, propose 3 calculs pour trouver le résultat de la première colonne).
Le jeu convient-il aux élèves qui ont des difficultés en mathématiques ?
Oui tout à fait. Au fil de la séquence, j’ai pu voir des améliorations chez certains élèves en difficulté. Mais Nambarz convient aussi complètement aux élèves sans difficulté. Tous les élèves étaient vraiment investis et concentrés dans les parties, peu importe leur niveau.
Quel avis les élèves ont-ils donné sur Nambarz ?
À la fin de la séquence, j’ai demandé aux élèves de la classe de noter sur une feuille leur avis sur le jeu. Tous sans exception ont dit avoir aimé le jeu puisqu’ils ont pris plaisir à réfléchir en utilisant leurs connaissances et à s’entraîner en calcul mental. Ceux qui aimaient déjà les calculs ont adoré jouer en calculant, et ceux qui n’aiment habituellement pas les calculs ont trouvé ça super d’en faire sous forme de jeu. Nambarz et les jeux en général peuvent alors aider les élèves qui n’aiment pas une matière à l’aborder différemment !
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